Chez Salah

Il ne paye pas de mine, ce bâtiment, pourtant il raconte une histoire. Celle d’un quartier, l’Union, et celle d’un homme, Salah Oudjane. Débarqué à 20 ans de sa Kabylie natale, Salah devient roubaisien, ouvrier en usine… et client régulier de ce café ! En 1965, il passe de l’autre côté du comptoir et rachète le troquet. L’affaire familiale est florissante, au cœur de ce quartier industriel. Et puis, les usines ferment à partir des années 80, et à la fin du 20ème siècle, le projet de réhabilitation de l’Union en éco-quartier voit le jour. Commence alors un combat de 12 ans pour Salah Oudjane, qui refuse la vente et la destruction de son café. « Toujours ouvert », il le sera, jusqu’à sa mort ou presque. En 2011, il gagne son combat judiciaire pour rester dans les lieux. En 1998, après 54 ans d’activité, Salah prend sa retraite, à 89 ans. Un an plus tard, il s’éteint, et sa mort provoque beaucoup d’émotions : le petit îlot chez Salah avait fait du bruit, sur les réseaux sociaux, au journal de 13h de TF1, et dans son Algérie natale… Son portrait en collage d’art urbain orne les murs du bâtiment en hommage.

Photo: 20Minutes
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