Semois, Route du Tabac : Alle - Vresse - Bohan / Alle - Dohan - Bouillon

Peu après 1850, Joseph Pierret, instituteur de Mouzaive et habitant de Alle-sur-Semois, décide de cultiver 1 are de plants de tabac dans son jardin qui se trouvait à cet endroit.

La maison de Joseph Pierret, qui fût le premier planteur de tabac de la région, a été détruite et remplacée par un nouveau bâtiment dans les années 1970, au n°11 rue de la Coue.

La salle des fêtes du village de Alle-sur-Semois porte le nom de Joseph Pierret, premier planteur de tabac de la région. De plus, sur la façade, une plaque commémorative lui rend hommage. Lorsque vous faites face à la salle, vous notez également que 2 hangars à tabac sont visibles sur votre droite.

Plusieurs fabriques de tabac étaient implantées à Alle-sur-Semois. La plus connue, celle de Pierlot-Pierret, située rue de la Ringe n°93, porte toujours des inscriptions sur son pignon. Dans cette fabrique, un moteur à gaz était utilisé pour actionner la découpeuse à tabac. Ces moteurs n'étaient installés qu'après avoir reçu l'accord de la province et de la commune. La réglementation d'utilisation était stricte sur le bruit, le niveau de pression... Les voisins de la fabrique se plaignent à plusieurs reprises : bruit du moteur, fumées et gaz émis par le torréfacteur et le refroidisseur... Ces moteurs étaient coûteux et leur acquisition reflétait la réussite de leur propriétaire.

Au début des années 1950, une station d'expérimentation du tabac est créée à Chairière, à l'angle des rues Grande et du Rivage. L'objectif est d'améliorer les techniques et le traitement des cultures, notamment par les engrais. Malheureusement, cette construction n'est plus visible depuis 2010 suite à un incendie. Plusieurs hangars à tabac sont encore visibles.

A la sortie de Chairière, la maison Bourguignon, fabricant de café et tabac, est toujours visible. Les lettres peintes sur la façade rappellent sa première fonction. Cette fabrique, d'abord installée à Gros-Fays, a déménagé à Chairière à la fin de la seconde guerre mondiale.

Le village de Vresse comptait plusieurs plantations de tabac, en témoignent les nombreux hangars encore debout. Plusieurs fabricants y étaient installés, notamment la famille Denoncin dans le bâtiment actuel "L'Eau Vive". Cette bâtisse, ancienne boulonnerie a été transformée en fabrique de tabac vers 1930. Il s'agit en fait du transfert de la fabrique Denoncin de Bohan qui avait brûlé. Le propriétaire a ensuite choisi de s'installer à Vresse. Cette société employait une petite dizaine de femmes pour l'empaquetage et deux à trois hommes pour la découpe. Une roue hydraulique actionnait le hachoir à tabac. Les biefs et les vannes sont encore visibles. Par la suite, "L'Eau Vive" devint uniquement un entrepôt de stockage de la firme de tabac Welle. Ce bâtiment est aujourd'hui devenu un hôtel.

Dès l'entrée du village de Bohan, on repère directement le magasin de tabacs de la Famille Martin. Juste en face, un jardin didactique est à découvrir sur cette route peu avant l'ancien poste de douane, également exploité par la famille Martin qui est présente depuis 1880.

Situé derrière le terrain de football, ce champ est accessible aux mois de juin, juillet et août.

Panneau explicatif de la Route du Tabac à Bohan. C'est à Bohan qu'est née la première Association des Planteurs de Tabac vers 1900. Elle regroupait aussi des fabricants. C'était une société de défense et d'instruction de ses membres.

Panneau explicatif à hauteur de Rochehaut sur la culture du tabac dans le village.

Au sein de l'Agri-Musée de Rochehaut, une section est consacrée à la culture du tabac d'autrefois. En effet, le village de Rochehaut soit sa célébrité au fameux panorama de Frahan au centre de la boucle que dessine la Semois mais pas seulement. Le village comptait également de nombreux planteurs et fabricants.

Le Musée des "Métiers d'autrefois" situé dans un ancien lavoir au coeur du village d'Ucimont présente des outils liés à la culture du tabac.

Panneau explicatif à l'entrée du village de Dohan. En suivant le cours de la Semois, à partir d'Arlon, Dohan est le premier village où on rencontrait la culture du tabac. Les plants occupaient la cuvette de Dohan formée par un ancien bras recoupé de la rivière. De nombreux hangars y sont toujours en bon état. Plusieurs fabricants travaillaient dans ce village. Un fabricant s'était également installé à Herbeumont, village situé à 15 km de Dohan, alors qu'il n'y avait aucune plantation de tabac.