Appelée à remplacer une église qui s'y élevait depuis le XIIIe siècle, la Madeleine commença à sortir de terre sous le règne de Louis XV. La Révolution et son climat anti-religieux mit ce chantier entre parenthèses jusqu'à ce que Napoléon charge l'architecte Pierre-Alexandre Vignon d'ériger un temple à la gloire des Armées françaises, fortement inspiré de l'Olympieion d'Athènes.
Le projet avait bien avancé lorsque la monarchie revint sur le trône mais les finances serrées des Bourbons et le décès de Vignon le ralentissent, au point que Louis-Philippe, porté au pouvoir par la Révolution de Juillet, envisage un temps de transformer l'église en gare, avant de se raviser.
C'est Jean-Jacques-Marie Huvé, collaborateur de Vignon, qui mène le chantier, le plus grand à vocation religieuse de son temps, à son terme, faisant appel à de nombreux peintres et sculpteurs, parmi lesquels Pradier, Etex et Lemaire, à qui l'on doit le gigantesque fronton représentant le Jugement dernier.
Finalement consacrée en 1842, l'église, ceinte de 52 colonnes hautes de 20 mètres, supporte mal les outrages du temps - les filets de protection et l'épaisse couche grasse et noirâtre qui la recouvre par endroits, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur, en attestent - et nécessite actuellement de lourds travaux de restauration.