Les décrottoirs d'antan au fil de nos rues

Au fil des trottoirs beaussétans, sommeille un patrimoine insolite d'une autre époque... : les décrottoirs d'antan !
Au fil des trottoirs beaussétans, un patrimoine insolite d'un autre temps..... : les décrottoirs d'antan !

Accessoire d’une époque révolue, les décrottoirs jouxtent certaines de nos portes depuis plusieurs siècles. Lors de vos promenades urbaines, éveillez votre curiosité et partez à la découverte de ces lames fichées dans le mur extérieur des maisons ou scellées dans le sol !

Le décrottoir peut être en fer forgé, en fonte, simple de ligne ou ouvragé. Il peut être droit ou courbe.

Contrairement à ce que leur nom laisse supposer, les décrottoirs ne se rapportaient pas spécifiquement aux excréments, mais plus généralement à la boue que l’on raclait des semelles des bottes et des chaussures. La boue et la gadoue les rendaient indispensables. Vers le milieu du XXème siècle, le revêtement des rues se généralisant, ils perdirent de leur intérêt.

Tombés en désuétude, qui remarque encore aujourd’hui ces objets discrets situés au seuil d’anciennes demeures ? Certaines personnes ne savent même plus comment nommer ce petit patrimoine insolite : grattoirs, gratte-pieds, gratte-bottes, fers à boue, machin… demandez autour de vous !

Les décrottoirs sont un témoignage de l’art de la maçonnerie et de la ferronnerie d’antan, mais aussi de l’invention du trottoir contemporain. Selon Christian LOIR, professeur d’histoire, les décrottoirs sont nés en même temps que les trottoirs, à la fin du XVIIIème siècle.

Ces objets de ferronnerie abondaient, au XIXème siècle, notamment dans les grandes villes. Durant la première moitié du XIXème siècle, certains modèles trop saillants ont été interdits par divers règlements urbains, afin de ne pas encombrer les trottoirs d’obstacles potentiellement dangereux. Les décrottoirs ont alors été placés dans des trous de la façade, allant souvent jusqu’à être pleinement intégrés dans la conception des façades, et aiguisant, à la fin du XIXème siècle, la fantaisie des architectes de l’Art nouveau dans nos grandes villes.

Pour en savoir plus… Le Docteur Michel HACHET, conservateur du musée de Toul a écrit l’historique des décrottoirs dans les mémoires de l’Académie Stanislas/Séance du 19 janvier 1966 : réflexions archéologico-philosophiques inspirées par la progressive raréfaction des décrottoirs.

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