Nous sommes sur les bords de l’Oise, sur le quai du Pothuis qui fait face à l’île du même nom qui s’étire en longueur sur le côté gauche de la toile, en contrebas de la vieille ville de Pontoise qui se dessine dans le lointain. Au fond, le pont qui enjambe l’Oise pour relier les deux rives, l’hôtel-Dieu, juste derrière, et la vieille ville se confondent dans une harmonie de gris argentés. La ville nous apparaît dans l’ombre, silhouette incandescente, alors que le soleil irradie de ses derniers rayons les berges de l’Oise.
Pissarro s’intéresse ici aux effets atmosphériques, à la brume légère qui baigne le paysage. Les éléments fusionnent sous le soleil couchant qui teinte d’un rose doré le ciel, la terre et l’eau. La touche se fait plus petite, vibrante. Les passants vus de dos et à contre-jour, se fondent dans cette magie colorée et donnent toute son intimité à l’œuvre. Pissarro cherche non plus à décrire un lieu, mais à recréer l’atmosphère qui s’en dégage. © MuMa Le Havre