Ce bâtiment néoclassique a été édifié en 1826-1827 par l’architecte Depuydt fils. Il s’agit du seul temple protestant construit en Wallonie sous le régime hollandais, à une période féconde pour la construction de lieux de culte, toutefois majoritairement catholiques. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre l’intervention personnelle du roi des Pays-Bas Guillaume Ier, protestant, qui fit don de 4000 florins pour l’édification du temple de Dour. Il fut également le lieu de culte d’une des premières communautés protestantes reconnues par l’État. Une communauté protestante existe pourtant à Dour depuis 1786 au moins, et la construction d’un premier temple remonte à 1795. Ce temple de la Croisette, du nom du lieu-dit où il se trouvait, fut désaffecté en 1827 après l’inauguration du nouvel édifice puis démoli durant la Deuxième Guerre mondiale. Le bâtiment de la rue du Roi Albert présente une façade monumentale surmontée d’un fronton triangulaire reposant sur une large architrave surmontant la façade en brique rouge. Le fronton est orné de la date de 1827 et de la phrase « Celui qui croit en Jésus Christ a la vie éternelle ». Les murs latéraux sont percés de baies cintrées, tandis que la toiture à deux pans porte un clocheton à dôme. L’intérieur du lieu de culte est lambrissé et de belles balustrades clôturent le chœur et le chevet.
Classement comme monument le 21 janvier 1977