Établi le long du Féron, petit affluent de la Meuse, cet ancien moulin dépendait autrefois de l’abbaye de Waulsort, puissante communauté religieuse de la région. Les bâtiments ont probablement été érigés à la fin du 16e siècle mais ont été remaniés par la suite, et notamment agrandis deux siècles plus tard. Destinée à l’origine à la production de farine, l’exploitation obtient en 1735 l’autorisation de fabriquer de la colle et du papier. Fournisseurs de la cour d’Autriche à Bruxelles, les moines de Waulsort marchandaient également du papier cartonné aux fabricants de jeux de cartes. En 1785 ensuite, la manufacture de porcelaines et céramiques de Paul-Louis Cyfflé s’y installe. De nouveaux aménagements sont encore opérés dans les années 1950 avant la fin des activités de meunerie en 1953 puis le classement du bâtiment qui accueille aujourd’hui un restaurant, logiquement appelé « La meunerie ». L’ensemble est bâti principalement en moellons et pierre de taille calcaire. Il enserre une petite cour pavée accessible par un portail en anse de panier. À droite, se situe l’ancien logis du meunier formant un L. Face à l’entrée se place l’ample volume du moulin dont le gros œuvre appartient à la fin du 16e siècle. À l’intérieur, le mécanisme installé vers le milieu du 18e siècle a été préservé, ainsi que la roue et le bief maçonné en moellons daté de 1756 sur la vanne d’arrivée. Enfin, fermant la cour, une petite dépendance du 17e siècle présente deux portes jumelées.
Classement comme monument et comme site le 5 avril 1972