Lieu de culte mentionné dès 814 comme ancienne dépendance de l’abbaye de Stavelot, l’église de Cherain a déjà été remplacée par un édifice roman mosan, probablement érigé au 11e siècle. Celui-ci a été remanié en 1694 puis en 1788, avant d’être restauré à deux reprises en 1884 et 1957, suite aux dégâts occasionnés au cours de la Bataille des Ardennes. Rehaussée d’une flèche octogonale d’ardoises dont la découpe forme le millésime « 1883 », la tour quadrangulaire voûtée au rez-de-chaussée est flanquée de part et d’autre d’une chapelle érigée au 16e siècle et d’un petit local aménagé au début du 20e siècle. Le chœur a trois pans est le résultat d’un agrandissement autorisé en novembre 1640. L’édifice actuel est ainsi le vénérable témoin des nombreuses phases successives de construction. À l’intérieur, les trois nefs sont séparées par de grandes arcades en plein cintre retombant sur des piliers. Le chœur est séparé du reste de l’édifice par un arc triomphal, lui aussi en plein cintre, et dont le pan gauche est creusé d’une théothèque gothique du 16e siècle, monument eucharistique, élément de mobilier liturgique rare. Une grille, dessinée en 1985 par l’artiste Pierre Bastin, permet d’observer l’intérieur du sanctuaire. L’église, protégée par un mur de clôture enserrant le cimetière, trône au centre d’une place protégée sur laquelle se trouvent un vénérable chêne et un ancien lavoir.
Classement comme monument le 26 septembre 1947 et comme site le 25 avril 1994