L’église de Goé est intéressante à plus d’un titre. Construite en pierre du pays, elle est caractérisée par son clocher hélicoïdal, appelé aussi « clocher tors » ou « clocher flammé ». Ce genre de clocher arbore une flèche en spirale couverte d’ardoises. Il en existe plus d’une centaine en Europe dont onze en Belgique, la plupart dans la région verviétoise (Goé, Baelen, Herve, Jalhay, Polleur, Sart-lez-Spa). La construction de l’église semble remonter à la fin du 14e siècle ou au début du 15e siècle. Le clocher est fortement endommagé suite à un violent orage en 1715, en même temps que la toiture, les verrières et le mobilier. L’ensemble est rapidement réparé puis lourdement restauré en 1910. À l’intérieur est toutefois conservé un très beau mobilier datant du 16e siècle : un autel gothique de 1522, un retable relatant la vie de sainte Élisabeth et une belle théothèque, meuble eucharistique lui aussi typique de la région (on en trouve d’autres beaux exemples à Limbourg et Bilstain). Plus exceptionnels encore sont les fonts baptismaux datant du 13e siècle qui montrent quatre étranges mascarons sur une cuve romane. Entre les deux dernières colonnes de la nef se trouve une grande poutre de 7 m de long, appelée « trabes » ou « poutre de gloire » datant du 19e siècle. Elle représente, en buste, le Christ portant dans sa main gauche la croix surmontant le globe terrestre. Il est entouré des visages des apôtres accompagnés des instruments de leur martyre.
Classement comme monument le 30 décembre 1933