
Les premiers jardins du château de Bouxwiller sont mentionnés dès le 15e siècle, sous le règne de Philippe II, comte de Hanau-Lichtenberg. Mais c’est le comte Jean René III qui, au début du 18e siècle, les transforme en jardins remarquables, évoqués notamment par Goethe.
Deux jardins de plaisance (Lustgärten) sont aménagés. L’un, le grand jardin à la française, s’étend de part et d’autre de la rue du Jardin des Seigneurs (Herrengarten). L’autre, donnant sur les douves, est un petit jardin d’agrément (kleiner Lustgarten) traité sur un mode plus intime et décoratif. Véritables signes de pouvoir, ces jardins ne sont pas seulement des espaces verts paysagers : ils sont agrémentés de bâtiments, de volières, de grottes, de fontaines et de sculptures.
On crédite le sculpteur Jacques Pierrard de Coraille de la statuaire mythologique répartie dans le Herrengarten. Il n’en subsiste plus in situ que les trois statues d’Apollon, de Bacchus et de Mercure, actuellement conservées dans le jardin de l’hôpital construit sur le site. Mais des pavillons, volières, treillages… et de la statuaire du Lustgarten, confiée au « sculpteur du Roy » François Alexis Fransin, il ne nous reste que des évocations.
La Révolution a été le prélude à la disparition du « Petit Versailles » qu’avait élaboré avec un goût exquis Jean René III de Hanau-Lichtenberg, en s’entourant de Hofgärtner (jardiniers de cour) réputés comme Marc Dossmann, Jean-David Fülcke ou Jean-Henri Petri.