
La présence juive à Bouxwiller remonte vraisemblablement, comme dans le reste de l’Alsace, au Haut Moyen Age. Cependant, cette présence n’est prouvée par des documents qu’au 14e siècle, quand l’Empereur Louis de Bavière accorde aux sires de Lichtenberg le privilège de lever des impôts sur les Juifs (1337), droits qui leurs sont confirmés par Charles IV en 1347. A partir de cette époque, les Juifs sont présents dans tout le comté et en 1562, le prévôt de Bouxwiller demande au Conseil de Régence des instructions à leur sujet. Pourtant, on ne peut parler de communauté juive qu’à partir du 18e siècle. Dix familles habitaient la ville en 1656 et dix-huit en 1696.
Une première synagogue a été construite au début du 17e siècle et a été transformée en 1658, puis remplacée par un nouvel édifice en 1664. Au cours du 18e siècle, la population juive augmente progressivement (trente et un foyers en 1723, trente-neuf en 1754 et cinquante-cinq en 1780), en même temps que son rôle dans la vie économique, grâce à la tolérance des comtes, puis des landgraves de Hesse. Ils sont autorisés à tenir boutique ouverte et jouent un rôle important dans les finances privées et publiques. Quelques-uns seront des banquiers et des fournisseurs de la Cour princière.
En 1667 est fondée une école talmudique qui connaît un vif éclat, mais qui ne survit pas à la Révolution. C’est au début du 18e siècle que Bouxwiller devient le siège d’un rabbinat et d’un tribunal rabbinique, ayant juridiction sur tous les territoires du comté.
C'est ici, au niveau du jardinet de la maison n°18 de la rue des Juifs que se situait le bain rituel juif (mikwé). Actuellement ce bain n'est plus visible car il se trouve sous le jardinet.
La population juive a progressé jusqu’au milieu du 19e siècle (trois cents âmes en 1866), puis décline lentement. La guerre et la déportation ont porté le coup de grâce à cette communauté qui a été l’une des plus brillantes d’Alsace.