Les assemblées de maison de ville (ancêtres de nos conseils municipaux) se déroulent dans l'auditoire au dessus des halles. Cette salle étant vétuste et beaucoup trop exiguë, la communauté souhaite édifier un hôtel de ville, à l'est des halles. La demande est transmise à l'intendant en 1742 qui en refuse la dépense.
En mars 1775, Jean Detaille de Keroyant, ingénieur du Roi reprend le projet. Il dresse deux plans : les halles sont réduites et l'édifice empiète sur la place. En août 1775, le Roi l'approuve.
La réception définitive n'aura finalement lieu qu'en juin 1782, soit six ans après le lancement du chantier.
La ville d'Auray détient le privilège de posséder des armoiries enregistrées depuis 1697 par une ordonnance de l'intendant : "de gueules à une hermine passante au naturel, avec un mantelet d'hermines flottant sur les épaules au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or.".
L'hermine évoque le duché de Bretagne ; le lys le royaume de France.
Pendant la Révolution, ces symboles de l'Ancien Régime, reproduits au fronton de l'hôtel de ville, font l'objet de récriminations : en 1793 les élus se plaignent "qu'il existe au frontispice de la maison commune des vestiges de l'ancien écusson de la France.". Il est demandé un "moyen de les détruire et d'autre part que la couronne encore existante soit transformée s'il est possible par un bonnet de la liberté" et "que les fleurs de lys qui existent encore soient détruites".
Cependant ces armoires traverseront les siècles jusqu'à aujourd'hui.