Le Marais Poitevin se caractérise par plusieurs types de paysages :
• A l’Ouest, l’estuaire de la Sèvre Niortaise débouche dans la baie de l’Aiguillon. Cette relique du Golfe du Poitou est une halte importante pour des milliers d’oiseaux migrateurs qui viennent se reposer sur les vasières découvertes ou sur les prés salés localement appelés mizottes (littoral : 9.500 ha. Dans la baie, on élève les moules sur bouchots.
• Proches de l’océan, les Marais Desséchés (65.500 ha) sont de grands secteurs protégés des eaux de crue et des marées par des ceintures de digues. Ils présentent de larges paysages ouverts où les arbres sont rares. Seuls les écrans de roseaux ou d’arbustes (tamaris), bordant les fossés, viennent rompre la régularité du paysage. La culture céréalière y a peu à peu remplacé l’élevage.
• Entre coteaux calcaires et Marais Desséchés, les Marais Mouillés (32.000 ha) correspondent aux zones d’épandage des crues de rivières comme la Vendée, les Autizes et des fleuves comme la Sèvre Niortaise et le Lay. Vastes territoires composites, ils comprennent d’immenses prairies permanentes inondables réservées aux pâturages collectifs, les communaux, ainsi que plusieurs dizaines d’hectares de terrées (petites plantations denses de frênes traités en têtards). Au fait, savez-vous comment la Vendée a gagné son nom durant la Révolution ? Comme bon nombre de départements découpés alors, elle aurait dû associer les patronymes des deux rivières qui la délimitent au nord et au sud, le Grand Lay et le petit Lay. Or, il se trouve que les représentants du département n'avaient guère été gâtés par la nature en matière de beauté. Leurs collègues, ne voulant pas les blesser, ont donc enterré le département des Deux Lays, pour lui préférer le nom de Vendée, en référence à la rivière qui le traverse.
• Située entre Maillé et Niort, la Venise Verte est sans conteste le milieu le plus étonnant. Pays des chemins d’eau et du silence vert, ces Marais Mouillés offrent un paysage original et unique. Les innombrables fossés et canaux, bordés de frênes têtards, parfois doublés d’une rangée de peupliers, y forment un bocage d’eau à mailles serrées. Dans ce véritable labyrinthe aquatique, le maraîchin, à l’aide de son bateau, pêche l’anguille, mène ses bêtes au pré, transporte le foin, le bois et les mogettes (haricot blanc). Aujourd’hui encore, ces barques légères à fond plat sont lentement menées à la pigouille ou à la pelle. Elles demeurent le seul moyen pour découvrir de façon privilégiée cette nature exceptionnelle…