
Sur ordre de Louis XIV, l’arsenal de Rochefort a été conçu par Colbert pour construire, armer, approvisionner et réparer une flotte de guerre. Mais il n’est pas seulement construit comme un outil de production industrielle, il est édifié comme un symbole du pouvoir du Roi Soleil. La Corderie Royale, manufacture de cordages, en est le premier ouvrage bâti. Achevée en 1669, cette pièce maîtresse pour l’armement des navires est aussi un chef d’œuvre d’architecture. Témoin de l’âge d’or de ce vaste complexe militaro-industriel, mais aussi de ses traumatismes (désuétude progressive, puis destruction en 1944), la Corderie Royale est classée Monument Historique en 1967.
Peu de temps après, elle est cédée par la Marine à la ville et devient l’enjeu de sa revitalisation. La restauration à l’identique de l’extérieur du bâtiment a lieu de 1976 à 1988. L’intérieur est réhabilité et cloisonné pour accueillir différents organismes : le Conservatoire National du Littoral (à l’étage de la partie sud), la Chambre de Commerce et d’Industrie de Rochefort et de Saintonge (partie nord), la bibliothèque-médiathèque municipale (au centre) et, en 1985, le Centre International de la Mer y trouve sa place pour accueillir les publics au rez-de chaussée de l’aile sud.
Dans le projet contemporain comme dans celui de Colbert en 1666, la Corderie Royale constitue l’élément central et le cœur symbolique d’un ensemble plus vaste : la reconquête de l’Arsenal par la ville passe aussi par la création de jardins paysagés (de 1981 à 1991), la réhabilitation des formes de radoub et la reconstruction de l’Hermione, une frégate de 1779, entreprise à partir de 1997 et achevée en 2014.