
Parcours à travers la section permanente « Masques aux cinq coins du monde », à l’occasion des Journées du Patrimoine - 10 et 11 septembre.
INTRODUCTION
La fête masquée est souvent vue d’emblée comme populaire et exubérante, car elle donne lieu à une libération des instincts qui sont, en temps normal, comprimés par les règles sociales. A l’occasion de ces fêtes, l’ordre des choses est renversé pour un bref moment, et une exaltation forte s’exprime en cris et en gestes, qui incitent à s’abandonner sans contrôle aux impulsions les plus irréfléchies.
Souvent aussi, cette transgression est rituelle, car le chaos de la fête est reconstitution symbolique du chaos primitif, du cycle de la vie et de la mort, du cycle des saisons, le tout étant lié aux activités humaines diverses (travaux des champs, rapport aux animaux, étapes de la vie de l’individu). C’est pourquoi dans ces fêtes, le mythe, le sacré et donc tous les êtres supranaturels tels que les ancêtres, les esprits et les autres êtres divins se manifestent.
Le monde du sacré apparaît, au contraire du profane, comme celui du dangereux ou du défendu : l’individu ne peut s’en approcher sans mettre en branle des forces dont il n’est pas le maître, mais qui sont cependant essentielles à son succès. On comprend que la fête, représentant un tel paroxysme de vie et tranchant si violemment avec les menus soucis de l’existence quotidienne, apparaisse à l’individu comme un autre monde, où il se sent soutenu et transformé par des forces qui le dépassent.
Le but de ces manifestations peut être divers, mais on remarque généralement que les êtres supranaturels fonctionnent comme intercesseurs, guérisseurs, accompagnateurs, protecteurs envers les communautés humaines. Cette quasi-omniprésence du sacré et du surnaturel à travers les rites masqués explique l’intérêt de vous emmener dans un parcours qui mettra un accent sur cet aspect à travers les cinq continents.