Nous voici au Lavoir des Vergènes. Dans chaque village, il est un lieu de grande sociabilité : c’est ici que
se font où se défont les réputations des familles. Les lavandières apportent leur linge sale dans une
brouette. Elles s’agenouillent sur un vieux sac, été comme hiver. Puis, tout en frappant et savonnant le
linge, elles discutent, cancanent, et se racontent les dernières nouvelles.
Une fois par an, on tond les moutons, et alors elles viennent y laver la laine. Ce travail est pénible et
éreintant : la laine des moutons est pleine de suin, la graisse des animaux. Il faut alors la laver à
plusieurs reprises, mais elle devient très lourde avec l’eau. Une fois lavée, elle est cardée, c’est-à-dire
peignée et démêlée. L’étape suivante est le filage à l’aide d’un rouet. Enfin, quand tout ce travail est
terminé, on obtient des pelotes de laine du pays qui servent à la confection de matelas et d’ouvrages de
tricot. On se retrouve l’hiver à la veillée pour tricoter, au coin du feu, en mangeant des châtaignes. Ce
sont des moments de convivialité, où l’on est heureux d’être ensemble.
Revenons sur nos pas et prenons à gauche ; arrêtons-nous juste avant le café. C’est là que se trouve
l’ancienne bascule du village.