Hôtel de Clausonnette

Le seigneur Roques de Clausonne, maire perpétuel de la Ville de Beaucaire, fait rénover vers 1745 une ancienne maison qui appartenait précédemment à la famille Brancas-Rochefort.
Le seigneur de Clausonne a très probablement confié la réalisation de son Hôtel particulier à l'architecte avignonnais de renom, Jean-Baptiste Franque.

Construit selon un plan en "U", l'hôtel particulier de Clausonnette développe sa façade sur quarante mètres de long et compte alors cinquante six appartements (pièces). A l'esprit classique de la façade que caractérisent les lignes droites, la symétrie et la discrétion de la décoration, répondent quelques éléments de style rocaille, défini par le goût des courbes et de la dissymétrie.

La porte d'entrée monumentale est ornée d'un cartouche constitué de volutes et de guirlandes de fleurs ; il accueille en son centre une tête d'Hercule recouverte de la peau du Lion Némée sur deux massues croisées.

Le rez-de-chaussée est formé de sept grandes salles ouvertes sur des baies en plein cintre qui étaient autant de boutiques ou d'entrepôts ouverts sur la rue en temps de Foire. Les clés d'ouverture sont décorées de feuillages ou de mascarons symbolisant les quatre saisons.

Un mur orné d'une galerie à balustres relie les deux ailes de l'Hôtel Particulier. Une porte centrale permet de rejoindre les dépendances et les communs de l'arrière cour. Dans le goût exotique de l'époque, une "chinoiserie", fine tourelle coiffée an pagode, orne le fond de celle-ci et semble rappeler à tout à chacun la richesse du maire perpétuel de Beaucaire.

Un détail attire l'attention. De nombreux crochets, intégrés dans le mur au-dessus des fenêtres du premier étage, rappellent la nécessité de se protéger du soleil lors des grandes chaleurs estivales.
A ce titre il faut imaginer que toute les rues et les cours intérieures de la ville de Beaucaire, pendant la Foire de la Madeleine, se parent des toiles permettant ainsi de protéger les visiteurs, les marchands mais également les marchandises.