En 1917, en pleine Première Guerre mondiale, la Compagnie Générale d’Électricité (CGE) choisit Saint-Jean de Braye pour implanter une usine de munitions. Dès juin, les ateliers de la rue d’Ambert emploient 3000 personnes, majoritairement des femmes, des mutilés de guerre, des jeunes et plus de 600 ouvriers étrangers. Après 1918, l’usine réoriente son activité vers les secteurs électriques et mécaniques, marquant durablement l’économie locale.
Pour loger cette main-d’œuvre, la CGE construit notamment la cité Saint-Loup, édifiée vers 1925. Ses maisons alignées, fonctionnelles, sont typiques de l’habitat ouvrier du début du XXᵉ siècle. La restauration de 1995, menée par la ville et l’OPAC du Loiret, a permis de moderniser l’ensemble sans altérer son caractère historique. Aujourd’hui, la cité compte 48 appartements gérés par Logem Loiret et témoigne de la transformation de Saint-Jean de Braye d’un village rural en une ville industrialisée.
L’Égoutier, ruisseau oublié : Long de 4,5 km, l’Égoutier est l’un des trois cours d’eau de la commune. Il prend sa source en forêt d’Orléans et rejoint la Loire à Saint-Loup en passant sous le canal.Simple ruisseau forestier autrefois, son débit irrégulier causait tour à tour inondations et sécheresses. Son entretien était à la charge des riverains.
Avec l’urbanisation et des raccordements anarchiques, l’Égoutier se transforme en cloaque, pollué par fioul, eaux usées et déchets, suscitant la colère des habitants. Par mesure de salubrité, son busage est décidé en 1963. Les travaux, réalisés entre 1967 et 1970, enterrent le ruisseau, mettant fin aux nuisances et laissant place à un bel espace arboré.