




🧭 ESPLANADE DU J4 : LA MÉMOIRE DE LA MER
Bienvenue sur le J4, un lieu unique où l’histoire de Marseille, l’architecture contemporaine et les origines de l’humanité se rencontrent… face à la mer !
Ici, en un seul regard, tu peux voyager du Paléolithique à l’ère numérique, sans bouger de ton vélo. Allez viens, on t’explique !
🌊 ESPLANADE GISÈLE HALIMI (ex-J4) – Le quai devenu symbole
« Ce n’est pas tous les jours qu’un simple quai portuaire devient un lieu de mémoire, de culture et de lutte. Et pourtant… bienvenue sur l’Esplanade Gisèle Halimi, là où Marseille raconte la mer, le pouvoir, l’art et la liberté. »
⚓ À l’origine : un môle conquis sur la mer
Le J4, c’est d’abord un môle construit au XIXe siècle, quand Marseille devient un géant du commerce maritime. Il fait partie d’un ensemble avec les môles J1, J2, J3… tous destinés à l'activité portuaire. Le hangar J4 trône alors sur ce quai, terrain de grutiers, de navires et de barils.
Mais l’histoire du site remonte plus loin encore. Au XVᵉ siècle, la Tour du Roi René — encore visible aujourd’hui dans l’enceinte du Fort Saint-Jean — était rattachée à la colline Saint-Laurent. Puis, au XVIIe siècle, Vauban fait creuser un fossé pour isoler militairement le fort de la ville : il deviendra plus tard un canal de jonction entre le Vieux-Port et la Joliette.
🧠 Anecdote urbaine : En 1937, ce canal — le canal Saint-Jean — est comblé pour créer l’actuel Quai de la Tourette. Mais une partie de cette séparation renaîtra sous forme de darses, dans les grands travaux du XXIe siècle.
🛠️ Des grues au grand public : la transformation
Jusqu’en 1997, le J4 est encore une zone portuaire fermée. Le hangar est démoli cette année-là, et la Ville décide de rendre la mer aux Marseillais. Un aménagement temporaire voit le jour. Pendant plus de 10 ans, le J4 devient un espace d’événements : cirques, festivals, concerts… C’est une place sans musée, mais pleine de vie.
Puis arrive le grand tournant : l’année 2013, où Marseille est Capitale Européenne de la Culture.
🏛️ Un chantier culturel monumental
En 2013-2014, tout change :
Naissance du Mucem, musée national flottant sur la mer.
Construction de la Villa Méditerranée, structure suspendue imaginée par Stefano Boeri.
Restauration du Fort Saint-Jean et création des passerelles qui le relient à la ville et au musée.
Creusement de deux darses, pour redonner à l’eau sa place autour du fort.
Création d’un parking souterrain, discret pour préserver les vues.
Aménagement de l’esplanade : grande, dégagée, pensée comme un théâtre ouvert entre ville, mer et patrimoine.
Tout a été conçu pour garder une ligne de vue entre la mer, les îles du Frioul, et la Major. Rien ne dépasse, sauf l’horizon.
⛵ Les darses : l’eau reprend ses droits
Le long du fort, deux darses en L ont été creusées.
▶ Darse OuestAccueil de vieux gréements, navires militaires ou bateaux-spectacle.
Idéale pour les événements nautiques temporaires, comme des régates ou des baptêmes de bateaux.
Profondeur : 4 m.
Accueille des barquettes marseillaises, pointus, ou spectacles sur l’eau (joutes, concerts flottants…).
Faible tirant d’eau (3 m), idéale pour le patrimoine maritime méditerranéen.
Vue imprenable sous la passerelle du Mucem, entre ciel, béton et histoire.
💡 Le saviez-vous ? Certaines scènes de spectacles flottants sont montées directement sur la darse Est, et on y a déjà vu passer… des voiliers miniatures radiocommandés !
📍 De Promenade Robert Laffont à Esplanade Gisèle Halimi
En 2014, la place prend officiellement le nom de Promenade Robert Laffont, éditeur marseillais pionnier (fondateur de la maison du même nom en 1941 à Marseille).
Mais le 23 novembre 2024, elle est rebaptisée Esplanade Gisèle Halimi : un hommage fort, en présence de sa petite-fille Maud Halimi et de nombreuses femmes engagées.
✊ Gisèle Halimi, avocate, militante féministe, figure de la cause des femmes, a lutté toute sa vie contre les injustices. Elle a plaidé au procès de Bobigny pour le droit à l’avortement, combattu la torture en Algérie, et défendu les victimes de viol.
Son nom plane désormais sur un lieu symbole d’émancipation, face à la mer et à l’histoire.
🧭 Une traversée entre passé, mer et luttes
L’Esplanade Gisèle Halimi est un lieu de passage et de mémoire :
Entre le Vieux-Port et le Grand Port Maritime,
Entre le fort du Roi, les rêves d’égalité, et la modernité du Mucem,
Entre pierre et béton, voiliers et balades à vélo.
🎒 Conseil du guide : pose-toi un instant sur le muret, regarde la Major scintiller, les enfants courir sur la dalle, les bateaux glisser… et imagine tout ce que ce lieu a vu défiler.
🏛️ Le Mucem – Un musée posé sur l’eau
Ce cube noir ajouré, c’est le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée : le Mucem. Inauguré en 2013, il a transformé Marseille à jamais.
C’est le premier musée national hors de Paris, et aussi le premier à raconter l’histoire des cultures méditerranéennes dans leur diversité.
💡 À l’intérieur : expositions sur les religions, les migrations, la cuisine, les savoir-faire, les fêtes populaires, les révoltes…
📸 À l’extérieur : une passerelle vertigineuse mène au Fort Saint-Jean, et une autre vers le Panier. Le tout avec une vue panoramique sur les îles du Frioul, la cathédrale de la Major et le Vieux-Port.
🔎 Anecdote : La résille du Mucem a été conçue comme une ombrelle minérale. Elle filtre le soleil comme une moucharabieh méditerranéen.
🌊 La Grotte Cosquer – Un chef-d’œuvre venu des profondeurs
Juste à côté du Mucem, dans le bâtiment suspendu de la Villa Méditerranée, se cache une grotte préhistorique sous-marine... ou plutôt, sa réplique exacte, recréée avec une technologie à couper le souffle.
Découverte en 1991 par le plongeur Henri Cosquer près de Cassis, la Grotte Cosquer contient des œuvres d’art vieilles de plus de 30 000 ans !
Des mains humaines, des chevaux, des phoques, des pingouins (oui, oui !), dessinés à l’époque où le littoral était 120 mètres plus bas.
👉 Grâce à un parcours immersif en "véhicule" à vitesse lente, tu explores un monde englouti, sans te mouiller.
🔎 Anecdote : La vraie grotte est inaccessible au public car elle est menacée par la montée des eaux. La réplique ici, elle, est là pour sauver la mémoire de ces chefs-d’œuvre.
🏰 FORT SAINT-JEAN – La forteresse qui regardait Marseille… pas l’ennemi
« Si vous regardez bien les meurtrières du fort… vous verrez qu’elles ne pointent pas vers la mer, mais vers la ville. Oui oui. Ce fort, Louis XIV l’a construit non pas pour défendre Marseille… mais pour la surveiller ! »
✨ Un peu de contexte…
Nous sommes en 1655. Marseille est riche, puissante, indépendante, fière… parfois un peu trop au goût du roi Louis XIV. Le roi veut remettre de l’ordre. Alors il envoie ses troupes, et en 1660, il arrive lui-même à Marseille. Le message est clair : le pouvoir royal doit s’imposer.
Il décide alors de renforcer l’entrée du port avec deux forts : l’un au nord (le Fort Saint-Jean), l’autre au sud (le Fort Saint-Nicolas, de l’autre côté du Vieux-Port). Et entre les deux, des canons braqués… sur la ville.
🧠 Anecdote historique : Pendant les travaux, on raconte que les Marseillais s’étonnaient de la position des armes. Le gouverneur aurait alors répondu :
« Ce n’est pas pour défendre la ville contre l’ennemi, mais pour la rappeler à l’obéissance si besoin. »
⛪ Mais le fort existait déjà…
En réalité, l’emplacement du fort est ancien. Dès le XIIᵉ siècle, il abritait la commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Ces chevaliers-moines y avaient installé :
une chapelle,
un hôpital,
un palais du commandeur,
et une tour massive : la Tour du Roi René, du nom du célèbre comte de Provence.
Cette tour carrée, que vous voyez encore aujourd’hui, est l’un des rares vestiges médiévaux aussi bien conservés à Marseille.
🔎 Petit secret d’archéologue : des fouilles ont révélé sous le fort des traces… d’occupation grecque datant du VIᵉ siècle avant J.-C. Autrement dit, les premières pierres de Massalia !
💣 Le Fort Saint-Jean à travers les siècles
Après Louis XIV, le fort sert de poste militaire, puis de prison d’État sous la Révolution. Au fil du temps, il devient un endroit discret, mais toujours stratégique.
Mais c’est au XXᵉ siècle qu’il vit l’un de ses épisodes les plus dramatiques :
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands occupent le fort et y stockent des munitions.
En août 1944, juste avant la libération de Marseille, une explosion accidentelle détruit une grande partie de la structure.
Le fort tombe alors en ruine… jusqu’à sa renaissance dans les années 1970, et surtout au début des années 2000, quand il est restauré pour faire partie du Mucem.
🎒 Ce que tu peux voir aujourd’hui
Le fort est désormais ouvert au public, et c’est gratuit !
Il est organisé en deux niveaux :
▶ Niveau inférieur :Tour du Roi René, massive et carrée
Chapelle Saint-Jean
Galerie des officiers
Siège du DRASSM, le centre français de l’archéologie sous-marine
Remparts et passerelles panoramiques
Tour du Fanal, ronde et surplombant l’entrée du port
Anciens casernements
Jardin méditerranéen en terrasse (lavande, figuiers, romarin…)
Et partout, des points de vue sublimes sur :
Le Vieux-Port
La Major
Le Mucem
Le large, jusqu’aux îles du Frioul
📸 Astuce du guide : Viens en fin d’après-midi, quand la lumière devient dorée… La pierre blonde du fort, les ombres sur la mer, les cris des mouettes… Marseille est magique à cette heure-là.
🧭 Pour conclure
Le Fort Saint-Jean, c’est plus qu’un monument : c’est un témoin des luttes de pouvoir, un écho des bâtisseurs médiévaux, un gardien de la mémoire marseillaise. Il a vu passer les chevaliers, les rois, les révolutions, les soldats, les touristes… et le mistral !
❤️ Pourquoi c’est un lieu unique ?
Parce qu’ici, en un seul endroit :
Tu peux marcher sur un ancien quai portuaire,
Visiter un musée moderne consacré à notre culture méditerranéenne,
Explorer virtuellement une grotte préhistorique engloutie,
Et le tout, avec la mer à tes pieds, les goélands au-dessus de ta tête, et la lumière dorée de Marseille en bonus.