Omont illustre parfaitement les enjeux territoriaux de l’époque féodale. À l’aube de l’an mil, profitant de l’affaiblissement de l’autorité royale, les seigneuries locales se multiplient. Omont, forteresse des archevêques de Reims, devient l’un de leurs bastions majeurs, donnant naissance au comté de Rethel, principale seigneurie ardennaise. Campée à la frontière de deux États, la place forte fut longtemps disputée, théâtre de rivalités incessantes.
Saint Rigobert et le prieuré d’Omont au XIIIe siècle
Fondé en 1095 par le comte Hugues Ier de Rethel et l’abbé de Saint-Vincent de Laon, le prieuré d’Omont succède à un petit chapitre de chanoines. Il est placé sous le patronage de saint Rigobert. Ce prieuré castral, combinant vocation spirituelle et pouvoir politique, aurait pu devenir une nécropole dynastique à l’image de Chaumont-Porcien. Mais la fondation successive de monastères à Novy, puis à Rethel en 1118, réduit son importance. En 1148, la création de l’abbaye d’Élan scelle définitivement le destin du site. Faiblement doté et peu documenté, le prieuré semble avoir connu une prospérité limitée.