Né en 1877, Ernest Deceuninck est représentant de commerce installé à la Chapelle d’Armentières quand la guerre éclate. Il rejoint dans Lille occupée un réseau d’évasion et de renseignements dénommé le Comité Jacquet. Aux côtés d’Eugène Jacquet, Georges Maertens et Sylvère Verhulst, Deceuninck anime ce réseau qui aide notamment les soldats alliés tombés en territoire ennemi à s’échapper.
Le 11 mars 1915, un aviateur anglais, le lieutenant Mapplebeck, est descendu dans la région lilloise. Ce dernier échappe aux Allemands grâce à l’action du Comité Jacquet. En juin suivant, l’aéronaute survole Lille et lâche des tracts se moquant du gouverneur général Von Heinrich. Suite à une dénonciation, 200 membres du réseau Jacquet sont arrêtés dans les jours suivants. Le 21 septembre 1915, Jacquet, Maertens, Deceuninck et Verhulst sont condamnés à mort. Ils sont tous les quatre fusillés le lendemain à l’aube, dans les fossés de la Citadelle de Lille.
Le 22 mars 1930, le corps de Deceuninck est transféré à Armentières, selon ses dernières volontés, pour être réinhumé sous le monument aux morts du cimetière communal. Le 11 novembre suivant, la Ville inaugure ce monument à Ernest Deceuninck. Il y est représenté quelques instants avant qu’il ne soit fusillé, dos au mur, poitrine découverte, dans une attitude fière.
À l’entrée de la Citadelle de Lille, le Monument aux Fusillés Lillois rend également hommage aux quatre dirigeants du Comité Jacquet dans une posture similaire, avec, gisant déjà à leurs pieds, le jeune Léon Trulin, autre figure de la résistance en zone occupée de la Grande Guerre.
Crédits images : S.Colart (OT Armentièrois)