
Frédéric Lamey est né à Willer-sur-Thur où son père dirigeait les Ets Koechlin. Après une scolarité à Thann puis à Versailles, il prépara l’Ecole Centrale et obtint son diplôme d’ingénieur en 1885. Peu après, il entra à la SACM. Il étudia et fit construire des chaudières de hauts-fourneaux à gaz, des turbines, des machines à imprimer le tissu et le papier, notamment pour l’impression en creux, ce procédé remportant un grand succès dans l’édition d’illustrés. En 1906, Frédéric Lamey devint directeur de la SACM. En 1914, les Allemands l’accusèrent d’espionnage et de communication avec la France. Grâce à ses efforts, il a évité tout dommage aux usines pendant la Grande Guerre. Il démissionna de la SACM en 1927 pour s’intéresser aux cimenteries et à l’utilisation du liège. Nommé président de la Chambre Syndicale de la Mécanique du Haut-Rhin, il présida le Comité de Mécanique de la SIM à partir de 1919. Frédéric Lamey a épousé Claire-Gabrielle Engel, qui décéda quelques mois plus tard. Il se remaria en 1901 avec Suzanne Steinlen.
Suzanne Steinlen était apparentée par sa mère à l’ancienne famille mulhousienne Laederich. En 1893, elle s’établit à Gand en Belgique, où elle se maria en 1901 avec Frédéric Lamey*. Personne généreuse, elle se dévoua en faveur des personnes âgées et impotentes. Son patriotisme la conduisit à fonder en 1910 le Cercle des Annales, chargé de faire rayonner l’âme française par la littérature. L’occupant allemand l’expulsa de chez elle, mais elle parvint à rester en Alsace. Pendant la Grande Guerre, elle secourut 3 000 ouvrières que l’arrêt de l’industrie textile avait privées de travail. Pour éviter qu’elles ne soient envoyées dans les usines d’armement allemandes, Suzanne Lamey fonda l’atelier PAGA (de PApier-GArn) qui confectionnait des objets en fibre de papier dans l’usine Schlumberger de la Dentsche. Elle rendit d’innombrables services au Conseil de l’Assistance Publique et à l’Union des Femmes de France dont elle était vice-présidente. Elle fonda le Centre de Puériculture de Mulhouse, qui contribua à faire baisser la mortalité infantile. En 1925, elle reçut la Légion d’Honneur.