
L’écluse du Ganil est l’une des nombreuses écluses aménagées entre 1838 et 1850, pour acheminer le fer et le charbon du bassin de Decazeville vers l'Aquitaine. Cette période correspond à l’âge d’or du transport fluvial atteignant 300 000 tonnes de fret par an. Comme au 19°S, l’écluse du Ganil fonctionne avec des portes busquées, c'est à dire pointant vers l'amont afin que la pression de l'eau optimise l'étanchéité de la fermeture. Les vantaux sont percés de ventelles, ou petits sas coulissants pour permettre de remplir ou de vider le sas tout en équilibrant la pression de l'eau.
Les premières écluses, entre Cahors et Villeneuve sur Lot, furent aménagées au 17°S à l’initiative de Colbert. Ces 16 écluses étaient à l’origine fermées par des poutres empilées l’une sur l’autre. On devait lever ou abaisser ces «tampas» au prix de laborieux efforts que craignaient beaucoup les bateliers.
Deux siècles plus tard, 74 barrages et écluses furent aménagés à grands frais sur tout le cours navigable du Lot, notamment pour acheminer le fer de Decazeville. L’arrivée du chemin de fer mit un terme à la tradition batelière. En 20 ans, la victoire du train fut totale et en 1926, le Lot fut rayé de la liste des voies navigables.