
Nous sommes au cœur du marais, ce fond plat où toutes les eaux s’accumulent. Les très nombreux roseaux qui y poussent ont donné leur nom au lieu roselière. Ils sont exubérants, leur végétation nous encadre, nous dépasse. C’est l’eau omniprésente qui permet une telle profusion végétale, nettement supérieure à ce que peut produire le meilleur champ.
Un sol comme une éponge : certaines plantes des eaux dormantes colonisent les premières les surfaces d’eau de faible profondeur. Elles sont pionnières. Chaque année, une grande quantité de matière végétale meurt et tombe sur le sol gorgé d’eau. Comme le milieu est anaérobie, c’est-à-dire sans air, la matière morte ne peut pas se décomposer normalement. Les débris s’accumulent, leur poids augmente, la pression forme un sol tourbeux. L’odeur désagréable résulte de cette lente décomposition. Ce sol se comporte comme une éponge, retenant l’eau lorsqu’elle est en excès, et la restituant en période sèche.
Les 5 hectares de roselière donnent 1 million de tiges de roseaux. Mais seulement 1 roseau peuple le marais. Tout part de sa tige souterraine, le rhizome.