
Siège de la seigneurie d’Anvaing sous l’Ancien Régime, un premier château a été érigé pour la première fois non loin d’ici au XVe siècle. L’édifice actuel a été bâti durant la première moitié du XVIe siècle à l’initiative de Jacques Ier de Boubais, seigneur d’Anvaing. Au milieu du XVIIe siècle, forteresse et seigneurie passent aux Tenremonde puis à Jean de Mesrigny, élève de Vauban, qui laisse son empreinte dans les jardins. En 1721, le baron de Rouveroit en hérite puis, soixante ans plus tard, le domaine est racheté par Augustin de Lannoy, capitaine d’infanterie pour le compte des Pays-Bas autrichiens, dont les descendants possèdent encore le château de nos jours. C’est aux Lannoy que l’on doit l’aspect actuel de la bâtisse, grâce à une belle campagne de modernisation entreprise vers 1820.
Précédé d’une avant-cour bordée de dépendances remontant en partie au XVIIe siècle, le château a été érigé en briques et calcaire vers 1561 comme l’indique le millésime en briques vernissées intégré à la maçonnerie de la tour ouest. Entièrement entouré d’eau, il a été élevé sur des pilotis. Flanquée de quatre tours d’angle carrées à trois niveaux, la partie centrale possédait un seul étage à l’origine. Un second étage fut ajouté par la suite et surmonté d’un fronton aux armes des Lannoy. L’horizontalité des façades est accusée par un cordon de pierre surmontant le rez-de-chaussée et par des chaînes au niveau des appuis, traverses et linteaux de fenêtres. Dans les tours, le dernier étage est éclairé par de petites baies sans linteau ni traverse. À droite de la cour, une aile longue et basse abrite les anciennes écuries. Sa façade aligne seize fenêtres et dix portes à encadrement en plein cintre. À gauche de la cour, l’aile de dépendance a été reconstruite dans l’entre-deux-guerres en conservant une porte baroque datée de 1649. Longeant le potager emmuraillé, l’orangerie date du début du XIXe siècle.
Les seigneurs d’Anvaing eurent à cœur d’entourer leur demeure de magnifiques jardins, dont témoignent encore aujourd’hui les drèves formant une étoile à quatre branches et de somptueuses perspectives créées au milieu du XVIIe siècle par Maximilien de Termonde. En 1709, Jean de Mesrigny fait percer des allées à la Le Nôtre et planter des jardins d’agrément. En 1797, Jacques de Lannoy transforme le parc en jardin à l’Anglaise et y fait planter une grande variété d’arbres, dont les superbes platanes de l’avant-cour. De cette époque datent aussi l’île et sa glacière et plus tard, la roseraie et ses charmilles.
Classement comme monument (château, dépendances, salle à manger et cheminée gothique du hall d’entrée) et comme site (drève et parc) le 27 septembre 1972