Les ruines du château de la Royère constituent un ensemble castral, rare aujourd’hui, d’une typologie s’étant développée en Europe aux XIe et XIIe siècles. Son origine et sa fondation précises sont inconnues, mais le fief existe au moins depuis le XIe siècle et le château est bien établi en 1227 lorsqu’il est acheté par Arnould IV d’Audenarde, bailli du comté de Flandre à Hugues de Roubaix. Développé jusqu’au début du XIVe siècle et remanié alors pour ce qui concerne certainement la seconde enceinte, il adopte le principe de la hiérarchisation en deux cours, basse et haute, avec l’implantation d’un donjon en pierre sur un tertre et est entouré de douves ceignant l’enceinte décagonale à châtelet d’entrée et tours semi-circulaires. Cette mutation s’inscrit dans le contexte des guerres de Flandre et semble l’œuvre de l’administration du roi de France, Philippe IV le Bel. L’enceinte bâtie à cette époque mêle à la fois archaïsme et modernité. Son architecture témoigne d’originalité, de raffinement et de majesté assez inédits et remarquables. Établi dans un site de plaine alluviale facilement inondable, le château de la Royère a eu essentiellement une vocation militaire avant de perdre toute occupation au XVIIe siècle. Joyau patrimonial méconnu, il a suscité l’intérêt au XIXe siècle avant de tomber une seconde fois dans l’oubli. Au XXIe siècle, ses propriétaires souhaitent lui donner un second souffle. Devenant ainsi un témoin archéologique privilégié, le château possède par ailleurs une réelle valeur paysagère dans l’environnement agricole du village.
Classement comme monument et comme site le 17 mars 1944