
Le terme Dhuys, selon Isidore de Séville et Saint Augustin, désigne à l’origine un esprit divin vénéré par les Celtes, associé aux cours d’eau et à la fécondité. Les Lingons en firent un culte local à la source de Poulangy, perçue comme un génie créateur lié aux forces de la nature.
Avec le temps, les traditions romaines puis chrétiennes intégrèrent ces croyances. Au XVIIIᵉ siècle, l’eau de la source était encore utilisée par les chanoinesses pour soigner les troubles de l’esprit et par les villageois pour favoriser les grossesses, croyances qui perdurèrent jusqu’au XXᵉ siècle (maux de tête).
En 1825, la source naturelle fut transformée en fontaine, rappelant la triade originelle. Plus tard, en 1891, un test à l’alizarine démontra scientifiquement le lien entre cette fontaine et une nappe phréatique voisine, confirmant l’importance hydraulique du site.
Enfin, en 1954, des fouilles mirent au jour une nécropole gallo-romaine près de la source, attestant de son caractère sacré depuis l’Antiquité.
La croix
En 1733, les chanoinesses de l’abbaye firent élever une croix de dévotion au lieudit de la Dhuys. Cette croix double-face représente d’un côté la vierge Marie tenant l’enfant Jésus, de l'autre côté le christ en croix. Il est probable que cette croix faisait initialement face à la rue de la Dhuys, alors que la vierge et l’enfant regardaient la source sacralisée que l’abbaye tentait de christianiser.