
On ne sait rien sur les bâtisseurs de cette cathédrale. Cependant, les similitudes entre Notre-Dame de Laon et les cathédrales de Senlis et de Noyon laissent penser qu'ils connaissent les autres villes de Picardie, et qu'ils se sont peut-être formés en Ile-de-France. Les bâtisseurs sont des gens de métier, remarquables par leur culture technique. Habiles géomètres, ils maîtrisent le calcul des proportions.
On en a d'ailleurs la preuve au centre de la nef, avec une pierre noire incrustée dans le pavage. Quatre rectangles y sont gravés. Ce sont les rectangles de référence qui auraient servi au tracé régulateur de l'édifice. Deux de ces rectangles sont dans les proportions du nombre d'or, obtenu par le compas, et qui incarne la perfection divine. Les deux autres supposent une parfaite connaissance des suites géométriques, dont l'une est fondée sur le carré. Autant de figures mathématiques qui témoignent du génie des architectes de cette cathédrale.
Sur ce chantier, toutes les compétences ont été réunies : les carriers, les maçons, les tailleurs de pierre, les sculpteurs, les charpentiers, les forgerons, les verriers... Mais la principale difficulté pour bâtir une cathédrale réside dans le transport des matériaux. Pour l'approvisionnement du chantier, il faut de grandes quantités de pierre, de bois et de sable. Heureusement, Laon et ses environs disposent de nombreuses carrières souterraines, faciles d'accès et très riches en calcaire de bonne qualité.