
Les événements historiques sont parfois réduits à des faits marquants, des grands personnages et des chiffres. Pourtant, dernière ces chiffres se cachent des personnes, et leur témoignage permet souvent de prendre conscience de la réalité de ces événements. Dieudonné Boverie, alors âgé d’environ 9 ans, vivait au numéro 116 de l’actuelle rue Puits-en-Sock. Il nous a laissé un témoignage poignant d’un des bombardements qui frappa Liège au début de la guerre : « Mais le bombardement (le 4e) qui me fit le plus d’impression, eut lieu la nuit du 6 au 7 août. Il commença vers minuit. On ne quittait plus la cave et tous les Liégeois faisaient de même, ce qui épargna bien des vies. Recroquevillé dans les bras de ma mère, j’entendais l’épouvantable déflagration des obus, prolongée par un écho qui semblait pénétrer les entrailles de la terre et traverser les murs des caves pour arriver jusqu’à nous… Et les lamentations redoublaient, et les chapelets s’égrenaient, trop faible obstacle à opposer à la folie meurtrière des hommes… Le bombardement dura jusqu’à cinq heures du matin. » Témoignage extrait de Boverie Dieudonné, Liège dans la guerre et dans la paix, Vaillant-Carmanne, Liège, 1978