

Passé les premiers temps de l’occupation, la vie reprit son cours et, peu à peu, certains lieux culturels réouvrirent. Ce fut le cas de certains cinémas et de théâtres privés, dont le pavillon de Flore. Ce dernier réouvrit ses portes en juillet 1916 en proposant des opérettes mais aussi des opéras adaptés. En revanche, la principale scène liégeoise, le théâtre royal de Liège, mieux connu aujourd’hui sous le nom d’Opéra, resta porte close durant toute la guerre. Face à ces ouvertures, l’attitude de la population fut partagée. Certains parlèrent de comportements inciviques ; d’autres se laissèrent tenter par l’alléchante perspective de quitter une réalité morose ; d’autres encore admettaient ces activités si elles pouvaient bénéficier à une œuvre caritative. Ce fut le cas de plusieurs œuvres dont le Sou du Passe-temps. Son principe était simple : demander un sou aux spectateurs ou, par exemple, aux joueurs de cartes. Les œuvres caritatives ne se limitaient pas au monde des loisirs. Ainsi, la population était invitée à acheter des jouets liégeois, fabriqués par des chômeurs et des invalides de guerre ; ou à remplacer ses semelles usées pas des semelles en bois, faute de matières premières. D’autres encore, comme le Secours Discret, réalisaient du porte-à-porte pour récolter des fonds. En réalité, tout un pan de la vie liégeoise était occupé par ses différentes œuvres caritatives durant l’occupation.