Inauguration : 6 juin 1991Albert Guérisse est né à Bruxelles le 5 avril 1911. Ses parents sont originaires de Saint-Hubert, où il passera son adolescence avant de plonger dans les sphères de l’université. Quand éclate la guerre en 1940, il est étudiant militaire en médecine à l’ULB. Il passe la campagne des 18 jours avec son unité de lanciers et, après la capitulation belge, s’évade en Angleterre moyennant un détour par Gibraltar. Il troquera sa nationalité officielle contre celle d’un Canadien francophone : Albert Guérisse devient Pat O’LEARY.Il embarque sur un paquebot français utilisé par les services secrets anglais pour débarquer des agents alliés sur les côtes de Provence. Plus tard, il prendra la responsabilité d’une ligne de rapatriement d’aviateurs anglais abattus sur le continent. A lui seul, il en sauve 250.Une mission échoue. Il est arrêté une première fois et est envoyé dans un camp d’internement dans le Gard, non loin de Marseille. Les Allemands ne parviennent cependant pas à percer sa véritable identité. Cela lui permet de jouir du traitement relativement favorable dont bénéficient les officiers britanniques. Mais Albert Guérisse refuse l’internement. Il est bien décidé à s’évader. Au terme d’une invraisemblable aventure, il rejoint Marseille pour réorganiser son réseau. Il change une nouvelle fois de nom : il s’appelle désormais Adolphe CARTIER.Trahi en 1943, il est capturé pour la deuxième fois. Il est torturé et achève la guerre au fond d’un camp de concentration. A Mauthausen d’abord, à Dachau ensuite. Là, il met clandestinement ses capacités de médecin au service de ses compagnons d’infortune. A sa libération en 1945, il pèse encore 42 kilos !Redevenu Albert GUERISSE, il reprendra sa place dans le corps des médecins militaires et, en 1951, il s’engage et rejoint le Corps des volontaires belges pour la Corée. Au cours de la bataille de l’Imjin, en avril 1951, il se distingue particulièrement en allant chercher un blessé étendu sous le feu des balles chinoises.Rentré au pays, il devient successivement Chef du service de santé des Forces belges en Allemagne, puis Directeur général du Service de santé des Forces armées. Pendant plusieurs années, il va diriger le Centre Hospitalier pour les anciens prisonniers politiques et de guerres de Saint-Ode.Albert Guérisse reçoit 35 décorations de différents pays et est fait Citoyen d’Honneur de la ville de Saint-Hubert en 1947.En juin 1980, La Reine d’Angleterre l’anoblit et lui donne le titre de « Knight Commander of the British Empire ». En 1986, il est fait Comte par Sa Majesté le Roi Baudouin.Albert Guérisse meurt à Waterloo le 26 mars 1989 à l’âge de 77 ans.Plus simplement, aujourd’hui, sur la place de la Libération, un mémorial rappelle les pérégrinations de celui qui a grandi à l’ombre de la Basilique.Sources : Livre d'Or du mémorial Général Médecin Comte Albert Guérisse à l’Hôtel de Ville de Saint-Hubert.Éric BURGRAFF, « Un mémorial pour Albert Guérisse », Le Soir, 12 juin 1991, p. 16.François ROBERT, « Albert Guérisse qui venait… », Le Soir, 29 mars 1989, p. 8.