Verviers fut en 1651 la dernière à obtenir le titre de Bonne Ville de la principauté de Liège. Elle était située sur le territoire du marquisat de Franchimont, possession liégeoise, et obtient dès lors des avantages fiscaux et le droit d’ériger une muraille défensive. La maison du prince, très belle construction de la fin du 16e ou du début du 17e siècle, servait de résidence au chef de l’État lorsqu’il se rendait à Verviers. Elle présente un rez-de-chaussée en moellons de grès surmonté d’un étage de pans-de-bois en encorbellement. Datée par dendrochonologie de 1528-1529, il sagit de la plus ancienne demeure verviétoise connue à ce jour. D'une longueur de 10 m pour une largeur de 8,5 m, il est édifié sur deux caves en berceau sur une hauteur de près de 13 m. À gauche de l’édifice, l’annexe de la maison du prince constitue la résidence formelle du prince-évêque. En avancée sur le logis principal, il s’agit d’une construction basse dont l’unique niveau avait été doté en 1880 d'un revêtement de zinc et d'encadrements en bois destinés à moderniser l’ensemble . Selon toute vraisemblance, des pans-de-bois devraient encore se trouver en-dessous de cette intervention contemporaine. Le projet de restauration a permis de les retrouver. Il a dès lors été décidé de restaurer cette partie dans son état du début du 17e siècle. Cette annexe de trois niveaux, longue de 10 m et large de 5 m, présente un quadrillage composé de 56 petits rectangles répartis en 14 travées de 4 registres. Une anlyse dendrochronologique a permis de découvrir que les pans-de-bois ont été taillés dans des arbres abattus au cours de l'hiver 1626-1627. En qualité de marquis de Franchimont, le prince-évêque de Liège possédait donc ce type d’établissement dans la ville d’importance du marquisat. Vraisemblablement, chaque prince-évêque a pu séjourner à Liège, tout du mois à partir d’Ernest de Bavière (1581-1612). L’entretien de la demeure était confié au tenant du moulin banal de Verviers, situé en face, mais détruit par un incendie en 1925 et remplacé par un marché couvert. Longtemps propriété communale, la maison du prince a fait l’objet d’une restauration par un particulier.
Classement comme monument le 14 mars 2008