L'église Saint-Divitien - Sainte Radegonde

Cette petite église mérite un arrêt pour contempler les peintures murales restaurées il y a quelques années. L’église fait partie d'un itinéraire culturel, appelé la Vallée des Fresques qui, de Saulgé à Saint Savin propose la visite d'édifices religieux dans lesquels on peut admirer des peintures murales de différentes périodes (du Moyen Age au XIX è siècle).

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L'église Saint-Divitien de Saulgé fut construite en plusieurs phases entre le XIe et le XIIIes. et a subi de nombreuses modifications au XVIe puis au XIXes. Elle appartenait à un ensemble prioral en grande partie démoli au XIXes. Le prieuré dépendait de l'abbaye de Bourg-Dieu à Déols (Indre). En plus de sa fonction priorale, la fonction paroissiale est attestée depuis 1260.
L'église adopte le plan en forme de croix latine, cependant les volumes sont assez disparates, ce qui indique les remaniements successifs.

La nef est l'une des parties les plus anciennes de l'édifice, une construction romane datée du XIes. Elle se caractérise par des formes simples et un volume intérieur assez important dont la charpente fut remplacée par des voûtes au XIXes.

Le transept du XIes. a subi de nombreux remaniements au XIXes., le bras sud a été entièrement reconstruit. Il est difficile d'affirmer que le plan actuel reprenne l'original. La croisée du transept est un élément assez authentique du XIIes. Des arcs légèrement brisés soutiennent la coupole qui a la particularité d'être supportée à la fois par des trompes et des pendentifs. Ce dispositif, assez peu courant dans notre région, supporte un clocher octogonal de style limousin qui fait l'originalité de cette église. En effet, il s'agirait d'une véritable tour lanterne dont les baies ont été obstruées.

Le chevet, assez profond, de plan quadrangulaire, a été construit à l'époque du premier gothique également appelé gothique angevin, aux environs de 1200. Il est voûté d'une voûte sur croisée d'ogives. Il remplace un chevet roman plus petit.

L'ensemble de l'église est orné de peintures murales datées de 1859 et réalisées par le peintre Carré à l'époque du Pape Pie IX et de l'évêque de Poitiers, Monseigneur Pie. Leurs armoiries sont d'ailleurs apposées sur le mur oriental du sanctuaire. Le reste du décor est composé de bandes décoratives géométriques, rinceaux, végétaux et instruments liturgiques. A la même époque, étaient réalisées les peintures murales de la chapelle Saint-Laurent de la Maison Dieu à Montmorillon.

Le bas-relief présent sur le mur nord de la nef est un réemploi. Il serait daté du XIes. En 1882, on apprend que lors de la démolition du prieuré, une pierre sculptée portant une inscription est découverte. Il représente une âme dans une mandorle soutenue par deux anges nimbés. Au-dessous, l'inscription latine « Ramnulfus ad astra elevatus nobi (lis A) gnetis proles » signifie « Ramnulfe noble descendant d'Agnès, élevé vers les astres ». Elle renvoie peut-être à Ramnulfe, petit-fils de Ramnulfe Ie seigneur de Montmorillon. Il serait le personnage représenté dans la partie centrale de la mandorle. Ce bas-relief rappelle la frise présente sur la façade de la chapelle Saint-Laurent sur le site de la Maison Dieu à Montmorillon.

A noter en face de l'église dans un petit local, les membres du club photo de Saulgé proposent chaque année une petite exposition de photos.