Le village de Rignat et son église

Depuis l'époque romaine, Rignat fut une terre de vignoble, mis à mal par le phylloxéra au XIXe siècle, puis par le mildiou. Ses maisons sont caractéristiques des villages viticoles du Revermont (escalier de pierre et palier extérieurs abritant la cave).
L'église du village est placée sous le vocable de Saint-Didier. Si sa nef est récente car reconstruite en 1858, le chœur est gothique et date du XVe siècle. On le doit au seigneur du Saix, dont les armoiries ""écartelé d'or et de gueules"" figurent sur la clé de voûte. Vestige d'une ancienne chapelle latérale, une Pietà ou Vierge de Pitié, datée du XVIe siècle. Cette statue en pierre est remarquable par l'expression de douleur qui se lit sur le visage de la Vierge.
Présentée contre le mur nord de la nef, une pierre tombale du XVIIIe siècle rappelle qu'une dame du château fut ici enterrée : ""ICY GIT LE CORPS DE DAME VIRGINIE DE CHAVRY DAME DE CE LIEU ET DE REVONAT VEUVE DE MESSIRE FRANCOIS VIARD CHEVALIER SEIGNEUR DE PIMELLE D'ANCY-SERVEU ET D'AUTRES PLASSES DECEDE LE 5 ME 8 BRE 1712"".
La mairie-école : il s'agit en réalité de l'ancienne cure vendue à la Révolution, dont l'origine remonte à 1664. Elle fut presque entièrement reconstruite au XIXe siècle, pour y abriter l'école au rez-de-chaussée et la mairie au premier étage.
Rignat est garni d'un bon nombre de croix, au centre-village comme en périphérie, dont certaines se distinguent : la Croix de Moinans, ou Croix boutonnée, est la seule antérieure à la Révolution. Erigée sur la route de Meyriat, elle porte la date de 1787 sur son socle, mais une inscription sur le croisillon évoque 1776. Son fût est orné de petites protubérances qui lui valent son surnom. Peut-être la représentation des écots de l'arbre de la Vraie Croix ? Une légende dit qu'un habitant de Rignat aurait été guéri d'une maladie boutonneuse et aurait fait élever cette croix en action de grâce. Autre croix notable, la Croix du cri, placée sur le chemin conduisant au Pilon. Elle aurait été érigée à l'emplacement d'un cimetière où l'on enterrait les enfants mort-nés. Son nom rappellerait les cris de désespoir des parents.
A voir également les lavoirs du XIXe siècle, dont l'un est précédé d'un abreuvoir.