Armentières voit sa configuration profondément bouleversée par la Révolution Industrielle. La brusque ascension démographique que connaît alors la ville entraîne la création de nouveaux quartiers qui portent le nom des églises paroissiales immédiatement établies : Quartier Notre-Dame (1897), du Sacré-Cœur (1883), Saint-Joseph ou du Bizet (1884), Saint-Roch (1884), puis Saint-Louis (1913) et Sainte-Thérèse (1931). Cette nouvelle floraison de sanctuaires venait, remplacer les établissements religieux qu’avait renversés la Révolution, et rendre à Armentières, son aspect de «ville à clochers». Tout à l’ouest de la ville se crée un quartier neuf sur de verdoyantes prairies traversées par la Becque du Crachet. La rue Sadi Carnot qui s’est amorcée au-delà de la rue Nationale est prolongée, longue et droite, coupée par la place de la République ; elle se garnit rapidement de beaux immeubles bourgeois, signe de la prospérité de l’époque. Le tapis de verdure des pâtures du Crachet disparaît progressivement : de ce décor bucolique surgit alors un quartier tout neuf, moderne, élégant, spacieux et bien aéré. L’église de ce quartier, Notre-Dame du Sacré-Cœur, est sans aucun doute une des plus belles églises d’Armentières. Elles est édifiée de 1874 à 1879, selon les plans de l’architecte Louis Dutouquet. De style renaissance de transition, l’église présente trois nefs dont le chœur se termine en hémicycle à pans coupés. En 1898, un clocher, s’élevant à 72 mètres, termine enfin l’édifice. La tour supporte quatre cloches. Détruite pendant la Première Guerre mondiale, l’église est reconstruite d’après les plans de l’architecte Trannoy, et inaugurée en 1928. Le sanctuaire, en pierre rose d’Alsace, est flanqué de deux tours hautes de 52 mètres, entre lesquelles s’étale une superbe rosace ornée d’une verrière aux tons chatoyants, elle-même surmontée d’une frise qui relie les deux tours et aligne cinq blasons sculptés. Tout comme l’église Saint-Vaast, l’église Notre-Dame est une église communale.