Dès la fin du XIVe siècle, Armentières est un centre important de draperie, dont les Estamettes, draps de quatre couleurs, en sont les spécialités. Au milieu du XIXe siècle, le métier Jacquart et l’utilisation de la vapeur comme force motrice révolutionnent l’industrie textile française et particulièrement la filature armentiéroise. Aidées par l’installation du chemin de fer en 1848, les usines s’établissent au sein de la ville et le long de la Lys. Jusqu’à 36 tissages mécaniques et 13 filatures vont contribuer au renom de la toile d’Armentières dans le monde entier : la cité de la toile est née. L’affluence des ouvriers, venus des campagnes environnantes et de Belgique, accroît rapidement le développement et la population de la ville qui atteint près de 30000 habitants en 1896. Très vite, l’industrie textile du lin, du coton et du jute, appelle d’autres industries, d’autres commerces. La ville se modernise. De nouvelles rues sont percées, de nouveaux quartiers, comme celui de Saint-Louis, sont créés et prennent le nom des églises bâties aussitôt en leur cœur. Les institutions sociales se développent, des écoles sont construites, les banques s’établissent. Après les destructions des guerres, les usines reconstruites se relèvent, amorçant une difficile reprise, avant de connaître la croissance. Le déclin de l’industrie textile à partir des années 1960, conduit à une cessation d’activité de bon nombre d’établissements, et progressivement à la destruction de ces bâtiments.
Les cheminées :La présence de nombreuses cheminées, se dressant dans le ciel d’Armentières, témoigne d’une intense activité industrielle.
Habitat ouvrier :L’habitat ouvrier d’Armentières est typique des logements construits autour des usines dans les cités industrielles. Les maisons de briques, étroites et associées en bande, forment de très longues rues homogènes. Regroupés en cité ouvrière, ces habitats joignent souvent à l’arrière leurs jardins dos à dos, dans lesquels se construisent rapidement autres extensions et appentis. Armentières regroupait également de nombreuses courées qui furent pour la plupart détruites pendant les deux conflits mondiaux du XXe siècle.