Le manoir est situé au pied des bois de Botsegalo. Il est possible d’apercevoir les toits depuis les circuits de randonnée.
Ce manoir féodal a conservé tous les caractères de la maison seigneuriale de la première moitié du XVe. La paroisse de Grand-Champ compte alors une douzaine de seigneuries, inféodée à la puissante Seigneurie de Largoët dont les terres s’étendent des bords de la Vilaine à la rivière du Loc'h.
Au XVe siècle en Bretagne, les manoirs ont un rôle à la fois politique, économique et administratif. Leur domaine agricole s'étend sur plusieurs paroisses ; ils possèdent souvent de nombreuses métairies, plusieurs moulins, des fours à pain.
Le manoir est ici conçu pour un rôle défensif et de guet. La façade principale est exposée à l'Est, ouvrant sur une cour autrefois fermée par un portail armorié. Le bâtiment se compose de trois niveaux surmontés d'un étage sous combles et desservis par un escalier à vis contenu dans la tour polygonale hors œuvre. Le niveau supérieur est occupé par une chambre de guet.
Le plus ancien document, daté du 8 septembre 1464 mentionne comme propriétaire le seigneur Jehan de Muzillac, sire de Kermainguy. Vers 1520, il devient la propriété de Cyprienne de Rohan, fille de François de la Feuillée et à la mort de celle-ci en 1538, à Jacques de Sesmaisons. Au XVIIe siècle, il passe à la famille de Bréafort. En 1705, suite aux décès des héritiers de cette famille, les biens reviennent à la famille de Monty qui le conserve jusqu'à la Révolution. Au XIXe, une porte est percée dans la cuisine dont la fenêtre est agrandie. Mais la façade a gardé toutes ses autres ouvertures d’origine et c’est ce qui en fait tout l‘intérêt.
Le manoir de Kermainguy est à rapprocher de celui du Plessis Josso à Theix dans la région de Vannes. Même disposition des bâtiments sur trois niveaux, même escalier hors œuvre.