Le premier geste commémoratif monumental de la campagne de Belgique fut l’érection du lion sous le régime hollandais, entre 1815 et 1826. Le Lion érigé en haut de la bute, face à la France, est une réalisation des usines Cockerill de Seraing. Elle est la pièce de fonte la plus importante jamais coulée jusqu’alors : 4m45 de haut, 4m50 de long, 28 tonnes.
Le soir du 18 juin 1815, les champs autour de la Butte du Lion étaient jonchés de 10.000 morts, 30.000 blessés et de milliers de carcasses de chevaux. Comme la plupart des autres monuments commémoratifs dressés sur la Route Napoléon, la Butte est un tumulus qui érige les soldats sacrifiés en héros. Mais la butte est d’avantage qu’un « tertre gras de sang » .
La Butte du Lion cumule d’autres symboles encore selon les époques et l’origine de ses visiteurs. Elle célébrait initialement la victoire des alliés anglais, prussiens et hollandais. Aujourd’hui, la légende et le culte de Napoléon sont tels que la Butte symbolise surtout le destin glorieux et tragique du célèbre Empereur. « Rarement un monument de vainqueurs a nourri de cette manière un légendaire de vaincus. »