
En 1856, Jean "Maurice" Amieux, originaire des Hautes-Alpes, commerçant de comestibles à Rennes, s'associe à un de ses beaux-frères et crée, à Nantes, la maison Amieux et Carraud. Ses enfants, Maurice et Émile, fondent la maison Amieux-Frères, rue Haudaudine (actuelle rue Gaston-Veil). En 1878, elle obtient une médaille d'or à l'exposition universelle de Paris. Vers 1884, les frères Amieux établissent à Chantenay, à la Saulzaie (actuelle rue Chevreul), une fabrique, composée d'une usine, de bureaux, d'une porterie et d'une remise (une cave des beurres et fabrication de moutarde sera également construite vers 1902). En 1885, la société compte alors en France six usines et 2000 salariés, avec une production de six millions de boîtes (sardines et légumes, principalement). Ils érigent également vers 1895, des magasins, route de Roche-Maurice (actuel boulevard du Maréchal Juin) à proximité des ressources maraîchères de la commune. La production annuelle de l'entreprise progresse très rapidement et atteint 12 millions de boîtes en 1899, date à laquelle elle compte 11 usines, de Périgueux à Douarnenez, et de Paris aux Sables-d'Olonne. Suite à la crise sardinière due à la concurrence de l'Espagne et du Portugal au début du XXe siècle, la société est reprise par Louis et son frère Maurice, fils de Maurice, qui relancent la production, avec, à Chantenay, l'agrandissement de l'usine de la rue Chevreul, en 1920. En 1913 puis 1921, la société étend la diversification de sa production à la confiturerie et à la chocolaterie. L'urbanisation et l'abandon des potagers pour l'alimentation familiale entraînent la consommation de produits alimentaires nouveaux, parmi lesquels les conserves. Mais, à partir de 1930, les techniques de réfrigération et de congélation, concurrençant fortement l'appertisation, contribuent à en diminuer la consommation.
Vers 1850, la main-d'œuvre est principalement issue des usines de conserves bretonnes des petits ports bretons. En 1883, l'usine Amieux, dite de la Saulzaie (rue Chevreul), compte de 15 à 27 ouvriers, dont des femmes et filles, employées au travail des petits pois, notamment à l'écossage manuel qui devient ensuite mécanique. À l´époque des poissons et des légumes verts, les heures ne sont plus limitées. Les salaires journaliers des hommes sont de 3 francs, ceux des femmes de 1,5 franc. L'usine de Chantenay, dite de "Chantenay-lès-Nantes" sur les papiers à en-tête de la société, produit surtout des conserves de légumes : petits pois, haricots verts, fruits au vinaigre, salaisons, viandes, sardines, moutarde, saumon, boîtes bébé. L'emboîtage et le sertissage, qui remplace à partir des années 1920 le soudage à la main, sont réalisés au sein de l'usine Amieux, qui, d'une part, produit ses boîtes, et, d'autre part, fait appel à la société Carnaud, voisine chantenaysienne.
En 1885, la société compte alors en France 6 usines et 2000 salariés, avec une production de 6 millions de boîtes (sardines et légumes, principalement).
Source: Région des Pays de la Loire
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