Saint Vio, un tout petit nom pour la plus petite des chapelles bigoudènes. Cinquante mètres carrés à peine, un charme fou pour la « chapellig », blottie dans un repli de dunes sur la palue de Tréguennec, si basse avec son petit escalier extérieur, son clocher couvert de lichen d’un jaune éclatant, et ses portes qui commandent de baisser la tête pour y pénétrer. Vous ne trouverez pas la chapelle miniature de Saint Vio dans les grands guides touristiques. Et pour cause, elle n’est pas classée. Une chance ? Pour les subventions sans doute pas, mais pour le plaisir de la découverte spontanée devenue si rare, peut-être.
Ceux qui la connaissent en sont amoureux. Abondamment photographiée, peinte, filmée dans « Le crabe tambour », son histoire n’a rien d’extraordinaire, mais les légendes qui l’entourent nous amènent de l’Irlande en baie d’Audierne, de la fontaine à sa pierre hémisphérique, témoin de la civilisation celte.
Vio, évêque d’Armach aurait traversé l’océan, non point dans une auge de pierre comme tant de saints irlandais, mais sur cette pierre hémisphèrique, rocher qui serait venu à lui.
Au XVIe siècle, à l’emplacement de l’oratoire, fut édifiée la chapelle de Saint Vio, sa fontaine et son placître.
« Saint Vio est remarquable par sa simplicité et son humilité » commente Henri Pérennou, président des amis de la chapelle.
En son milieu, un arc en granit supporte le clocher à gargouilles. De part et d’autre de l’autel, il y a un christ en bois peint, le reliquaire de Saint Vio et deux statues : Vio en évêque (datant sans doute du XVIe) et une vierge à l’enfant, plus récente.