

Jean-François Millet [1814-1875]
Jean-François Millet représente en premier plan une scène de glanage. Le moment où les pauvres peuvent venir chercher dans les champs les restes qui n'ont pas été récoltés. Une composition: un tiers pour le ciel, deux tiers pour la terre et son travail.
La scène peinte est chargée de réalisme. Les trois personnes représentent les trois moments de l'action répétitive : chercher et désigner, se baisser et ramasser, se relever et se déplacer pour chercher à nouveau.
Ce groupe se distingue en étant à l'écart de la scène de moisson qui se trouve en arrière-plan. Des meules, une charrette, des paysans s'activent. Le foisonnement de la moisson d'un côté, la pénurie et la disette de l'autre.
Alors que les couleurs et les ombres sont très marquées au premier plan, la lumière entoure la scène de moisson.
Une proximité entre le spectateur et les glaneuses est entretenue par le choix du cadrage et du point de vue. Des modèles qui représentent ce qu'elles sont : à l'opposé des modèles que l'on fait poser afin de représenter d'autres sujets.
Jean François Millet choisit de prendre pour modèles les paysannes, lieu du sujet. Ici rien ne permet d'y ajouter une valeur symbolique, glorieuse ou biblique.
Tout au long du 19e siècle, de grande polémique vont se succéder entre ceux qui voient dans l’œuvre une menace du peuple prêt à une nouvelle révolution et les autres y observent les difficultés du peuple souffrant par les lois du Second Empire. Cela démontre que l’œuvre échappe à l'intention première de l'artiste.