
Au centre du village de Nassogne, la collégiale Saint-Monon est entourée d’un vieux cimetière désaffecté, légèrement surélevé, abritant une allée de tilleuls plantée en 1803. L’ensemble classé est ceint d’un mur. La première construction remonte aux VIIe et VIIIe siècles pour recevoir les pèlerins visitant la tombe de saint Monon. Le bâtiment actuel, surmonté d’un très beau clocher bulbeux de 1782, date de 1662 comme l’indique le chronogramme au-dessus de la porte. Le sanctuaire a subi de nombreux remaniements au cours des siècle : restauration après des incendies en 1673 et en 1781, suivie d’une nouvelle restauration et de la reconstruction du jubé en 1888, adjonction d’une sacristie en 1925, percement d’une porte latérale dans le transept en 1935. La dernière grande restauration, en 1948-1949, est consécutive à la destruction partielle du sanctuaire durant la bataille des Ardennes en 1944. La partie la plus ancienne, peu modifiée, se cantonne au chevet remontant au XIIe siècle. L’édifice est bâti en moellons de grès apparents et en pierre calcaire aux encadrements des fenêtres en plein cintre, de même qu’au portail baroque de 1662. L’intérieur a été refait après 1945 dans un style néoroman. À l’intérieur, on peut voir, entre autres, la châsse de saint Monon (XVIIe siècle), un maître-autel baroque du XVIIIe siècle, des stalles et la dalle funéraire armoriée de Gérard de la Mock (1718). La châsse de saint Monon, dans le transept droit, prend la forme d’un sarcophage sculpté dans du bois de chêne et de tilleul. Il contient des reliques de saint Monon et un os de saint Jean l’Agneau, évêque de Tongres-Maastricht. Elle est surmontée d’un gisant du saint tenant la palme du martyre dans sa main gauche.
Classement comme monument (chœur uniquement) et comme site (église, cimetière et mur de clôture) le 20 juin 1949
Classement comme monument (totalité de l’église) le 25 février 1983