
Assis sur un mamelon volcanique, le hameau de Sauveterre est établi au carrefour de plusieurs itinéraires historiques. La «grande draille », chemin de transhumance raccordant les garrigues du Languedoc au plateau d’Aubrac croise ici une voie antique reliant le Vivarais au Bas-Gévaudan et au Rouergue (actuel GR44). Dès le XII° siècle, le prieuré de Sainte Enimie, seigneur du lieu en fit une « salvetat ». Protégé par la « Paix de Dieu » interdisant toute intervention violente, ce périmètre matérialisé par des bornes, offrait un espace de refuge où serfs fugitifs, paysans endettés, auteurs d’infractions ou petits délinquants pouvaient se mettre à l’abri des poursuites sous la sauvegarde de l’Eglise. Au bout d’un an, à condition de s’installer sur place, ils étaient absous et recevaient un lot de terres à cultiver. Cette politique permit de mettre en valeur des terroirs incultes ou désertés. Quelques habitations à proximité d’un point d’eau, puis un petit fort pour protéger les voyageurs et une chapelle dédiée à St Ferréol, sont construites progressivement. Ainsi, Sauveterre se constitue peu à peu à partir de 1250.(Texte Philippe Chambon)