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Le Perron

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Le perron est intimement lié à l’histoire de Liège et aux divers pouvoirs qui y étaient établis. Il participe à la promulgation des édits, des lois et des règlements ; à ses pieds ou à proximité, les échevins jugent les contrevenants, font connaître leurs sentences et appliquent les châtiments. Il est donc un instrument et un témoin de l’application de la justice. Mentionné pour la première fois sous le règne du prince-évêque Raoul de Zähringen (1167-1194), lorsqu’il apparaît sur une monnaie princière, il symbolise à cette époque le pouvoir de justice détenu par le souverain liégeois. Vers 1200, le prince-évêque Albert de Cuyck accorde à la ville de Liège sa première charte de franchise. Le perron devient le symbole de ces libertés obtenues et, dès lors, le symbole des libertés du peuple de Liège face à leur prince-évêque.

On retrouve la mention de l’édifice une seconde fois lors de l’installation d’une fontaine sur la place du Marché en 1287. Immédiatement, le perron est placé au-dessus de cette fontaine. Sa très forte signification fut également à l’origine de ses malheurs : en 1467, le duc de Bourgogne Charles le Téméraire enleva le monument pour l’emporter à Bruges et ainsi signifier aux Liégeois leur défaite et la perte de leurs libertés. Rendu par sa fille Marie de Bourgogne, il fut renouvelé et restauré à plusieurs reprises depuis lors.

C’est au XVIe siècle qu’une des campagnes de restauration lui apporta sa physionomie actuelle : la fontaine est reconstruite, embellie de colonnes et de bassins ainsi que de sculptures chimériques. En 1693, l’œuvre est renversée par une puissante tempête et le conseil de la ville décide de la renouveler une fois encore. C’est au sculpteur baroque Jean Del Cour qu’est confiée la tâche : le perron est depuis orné du groupe sculpté des trois grâces supportant une pomme de pin, symbole de la liberté civique, elle-même sommée d’une croix. De forme octogonale, le massif de l’ouvrage est entouré d’un portique qui s’appuie sur des colonnes de petit granit légèrement renflées et est couronné par une balustrade. Le monument est orné de panneaux et d’éléments décoratifs en marbre rouge, blanc et jaspé. En 1825, à l’occasion d’une restauration, la fontaine est dotée de bassins en fonte. Au-dessus de l’ensemble, le perron s’élève sur un piédestal servant de base à quatre lions. Son importance est actuellement toujours bien présente : les armoiries de la ville de Liège intègrent le perron depuis le XIVe siècle et il est également présent sur le blason de la province de Liège.

Entre mars 2018 et juin 2019, une importante restauration  a permis au vénérable perron de retrouver son lustre d’antan. La colonne de marbre et le groupe des trois grâces a, pour l’occasion, été entièrement remplacé.

Classement comme monument le 24 juillet 1936

Inscrit sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie

 

Infos techniques

Ce poi a été mis à jour le : 15/05/2021
Lat : 50.6457561Lng : 5.5763417

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