SYMB 7625
Peints en 1892, Acrasia et Britomart s’inspirent de deux personnages féminins de 'The Faerie Queen' de Edmund Spenser. Fernand Khnopff renoue ici avec l’inspiration féerique des légendes anglaises qui avait attiré les préraphaélites auprès desquels il a largement puisé son inspiration.
Acrasia y incarne les égarements de la chair et Britomart la fidélité conjugale. La symbolique passe chez Khnopff par le vêtement : le voile qui révèle en transparence la nudité offerte pour l’une, l’éclat en surface de l’armure impénétrable pour l’autre. Si la silhouette d’Acrasia absorbe le regard dans les blondeurs diffuses d’un corps laiteux, Britomart se réfugie derrière une armure qui renvoie le regard à l’instar d’un miroir. La femme voluptueuse répond au chevalier androgyne.
Les deux femmes se détachent d’un même fond vert. Leur geste est identique et renvoie l’un à l’autre. Les deux figures arborent la même crinière rousse. Acrasia prend des accents démoniaques proches des femmes de Klimt, Britomart a la pureté mélancolique des chevaliers errants de Burne-Jones.
(d'après Michel Draguet, in 'Gillion Crowet : 20 chefs-d'oeuvre de la collection', Bruxelles, MRBAB, 2006, p. 48)