SYMB 5302
En 1890, Henry De Groux expose au Salon de Bruxelles son 'Christ aux outrages'. L’oeuvre de cet artiste fortement contesté fera l’objet d’un débat houleux. Exclu des Vingt pour l’injure faite à Van Gogh, Signac et Lautrec, De Groux adopte une position provocatrice dans le ton de celle adoptée par Ensor.
Le tableau s’inspire incontestablement des 'Auréoles du Christ' et, particulierement, de 'Jésus présenté au peuple'. Comme Ensor, De Groux a retenu le mouvement général structuré par la lumière et par une palette embrasée. Celle-ci trouve sa pleine mesure dans l’esquisse réalisée pour l’occasion.
Habitée par l’angoisse, la figure du Christ fixe le point de fuite d’une composition qui annule l’identité de chaque corps pour évoquer en une ample houle aveugle, la bestialité d’une foule qu’Ensor avait réduite à un tramage d’ombre et de lumière.
(d'après Michel Draguet, in 'Le Symbolisme en Belgique', Bruxelles, MRBAB, 2010, p. 158)