
Typiquement rural, le lavoir est l’endroit où l’on vient exclusivement laver son linge. Il participe à la vie courante de la communauté paysanne et occupe une place importante au sein du village ; il était le lieu de rendez-vous des lavandières qui, contrairement à une représentation très répandue, s’y rendaient le plus souvent pour rincer le linge et non le laver. Beaucoup de ces lavoirs n’ont malheureusement pas survécu à l’invention des machines électriques mais plusieurs d’entre eux restent aujourd’hui les témoins d’une époque révolue. L’Ardenne et la Lorraine et leurs villages traditionnels conservent un nombre conséquent de lavoirs et plusieurs d’entre eux sont aujourd’hui protégés par une mesure de classement. C’est le cas de celui de Martelange. Aux XIXe et XXe siècles, Martelange a été un des hauts lieux de l’industrie de l’ardoise qui a aujourd’hui totalement disparu. À la fin du XVIIIe siècle, l’exploitation artisanale du schiste ardoisier débuta pour les besoins locaux, car c’est à cette époque que les toits en chaume commencèrent à être remplacés par des toits d’ardoises rustiques. La qualité du schiste et l’affleurement du gisement attirent à la fin du XIXe siècle des industriels. Les ardoisières qu’ils créent occupèrent jusqu’à 800 personnes et donnèrent rapidement au village un caractère de cité ouvrière avec quelques grosses maisons bourgeoises réservées aux maîtres de carrières et aux notables. Témoin de l’expansion démographique de la commune, le lavoir public de Martelange est édifié en 1888. Il se caractérise par la possibilité de se laver le linge, debout d’un côté du bassin et à genoux de l’autre. Il a bénéficié d’une importante restauration en 2010.
Classement comme monument le 20 octobre 1980