
Le territoire de l’ancien duché de Luxembourg qui, sous l’Ancien Régime était grosso modo composé de l’actuelle province du Luxembourg et du Grand-Duché de Luxembourg, était particulièrement empreint d’une ferveur populaire. Les témoignages conservés sont de nos jours innombrables et conséquents. Alors que les régions de Liège et Namur sont parsemées de potales, des niches abritant des statues de saints ou de la Vierge, le Luxembourg est pour sa part planté de centaines de calvaires. Ces monuments chrétiens, mieux connus sous le nom de crucifix, représentent le Christ en croix. Le mot vient du latin calvaria, lui-même issu de l’araméen golgotha. Le Golgotha, ou mont du Calvaire, est une ancienne colline de Jérusalem où fut crucifié Jésus. Ce nom propre est depuis entré dans le langage commun. Le calvaire est une croix qui se démarque par son décor plus élaboré que les traditionnelles croix de chemin. Il est composé de trois éléments distincts superposés : le socle, le fût (une colonne) et le corps (la partie sculptée). Le calvaire est également traditionnellement lié à une iconographie particulière, celle du Christ en croix accompagné de la Vierge et de saint Jean, parfois de Marie-Madeleine. Il apparaît au XVIIe siècle, période de guerre et de tourments, afin de traduire la volonté de marquer le paysage. Ce calvaire de la fin du XVIIe siècle a été privé de son fût et placé, vers 1930, sur un socle en pierre calcaire. Sous un larmier cintré, il présente un corps sculpté sur deux faces. Au sud, on trouve une représentation de la crucifixion tandis qu’au nord, on découvre une image de Notre-Dame de Luxembourg. Chaque face est également ornée de trois têtes d’angelots ailés. Enfin, deux inscriptions sont présentes sur un bandeau mouluré : « Celvi qvi croira en moi apre sa mort vivra » et « [conso]latrix aflictorom [ora] prono-bis ». Il fait partie de l’exceptionnelle liste des calvaires classés comme monument de la province du Luxembourg qui ne compte pas moins de soixante-six exemplaires.
Classement comme monument le 28 octobre 1982