Le territoire de l’ancien duché de Luxembourg qui, sous l’Ancien Régime était grosso modo composé de l’actuelle province du Luxembourg et du Grand-Duché de Luxembourg, était particulièrement empreint d’une ferveur populaire. Les témoignages conservés sont de nos jours innombrables et conséquents. Alors que les régions de Liège et Namur sont parsemées de potales, des niches abritant des statues de saints ou de la Vierge, le Luxembourg est pour sa part planté de centaines de calvaires. Ces monuments chrétiens, mieux connus sous le nom de crucifix, représentent le Christ en croix. Le mot vient du latin calvaria, lui-même issu de l’araméen golgotha. Le Golgotha, ou mont du Calvaire, est une ancienne colline de Jérusalem où fut crucifié Jésus. Ce nom propre est depuis entré dans le langage commun. Le calvaire est une croix qui se démarque par son décor plus élaboré que les traditionnelles croix de chemin. Il est composé de trois éléments distincts superposés : le socle, le fût (une colonne) et le corps (la partie sculptée). Le calvaire est également traditionnellement lié à une iconographie particulière, celle du Christ en croix accompagné de la Vierge et de saint Jean, parfois de Marie-Madeleine. Il apparaît au XVIIe siècle, période de guerre et de tourments, afin de traduire la volonté de marquer le paysage. Dans le pays d’Arlon (l’Arelerland), sur le territoire des communes d’Arlon, Attert, Aubange et Messancy, les calvaires sont traditionnellement construits en grès lorrain. Encastré dans la maçonnerie de la maison, ce calvaire de facture naïve présente un relief érodé. Sous un larmier bombé, il figure un Christ en croix encadré de la Vierge et de saint Jean. Il fait partie de l’exceptionnelle liste des calvaires classés comme monument de la province du Luxembourg qui ne compte pas moins de soixante-six exemplaires.
Classement comme monument le 25 juin 1998