La région de la Baraque Michel, aujourd’hui partagée entre les territoires des communes de Baelen, Jalhay, Malmedy et Waimes, a de tous temps été située au cœur de frontières d’États. De nombreuses bornes d’Ancien Régime ou du XIXe siècle datant des périodes française et hollandaise puis marquant la frontière avec le royaume de Prusse, ont été conservées. À côté de ces bornes frontières, on trouve également des croix funéraires, des signaux géodésiques et des colonnes qui marquent des repères dans les Hautes-Fagnes. Rares et constituant d’importants témoins de notre histoire, elles ont toutes été classées comme monument. C’est le cas de la borne Tranchot, également appelée pyramide Tranchot. En 1801, les régions situées à l’ouest du Rhin intègrent le territoire de la France. Napoléon donne rapidement l’ordre d’effectuer des relevés de ces territoires pour réaliser une nouvelle cartographie. L’entreprise est confiée à l’astronome Joseph Tranchot, colonel dans le corps des ingénieurs géographes. Son bureau est établi à Aix-la-Chapelle entre 1801 et 1807, puis à Trèves de 1807 à 1813. Au cours de ces douze années de travail, les cartographes font des relevés topographiques des trois-quarts du territoire initialement prévu. La pyramide Tranchot est un témoin de leur travail. Elle marque un point géodésique choisi pour établir les futures cartes. La borne, en forme de pyramide tronquée, est taillée dans le calcaire et porte, sur une de ses faces, l’inscription « Botrange / A / Tranchot ». Au-dessus de celle-ci, sont gravés un triangle et trois cercles imbriqués les uns dans les autres.
Classement comme monument le 9 décembre 1991